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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 20:31

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/9/9a/The_White_Stripes_-_De_Stijl.jpg

 

Tracks : You're Pretty Good Looking (For a Girl) ; Hello Operator ; Little Bird ; Apple Blossom ; I'm Bound to Pack It Up ; Death Letter ; Sister, Do You Know My Name? ; Truth Doesn't Make a Noise ; A Boy's Best Friend ; Let's Build a Home ; Jumble, Jumble ; Why Can't You Be Nicer to Me? ; Your Southern Can Is Mine

 

Quelque part, je m’étais dit que je ne reparlerai pas des White Stripes après ma chronique de The White Stripes - Elephant (2003) . Mais si je pensais avoir vaguement fait le tour du groupe à mon gout, c’était sans compter sur Son House. Lorsque je vous ai parlé de ce mythique bluesman ( Son House - Delta Blues (1930 -1941-1942) ), je suis tombé sur Death Letter, un de ses morceaux fétiches. Le genre de blues qui a traversé les décennies. J’ai aussi vu que les White Stripes avaient repris ce morceau, lui donnant une nouvelle jeunesse dans les années 2000. C’est donc par le biais de ce morceau que j’ai reposé une oreille sur le second album du groupe sorti en 2000, De Stijl. Un nom bien étrange. En fait l’inspiration vient de l’art, et même de la peinture. Le mouvement de Stijl est néerlandais (ça signifie même « Le style » quand on le traduit), et a été lancé dans les années 20 par des artistes comme Piet Mondrian, Theo van Doesburg ou encore Gerrit Rietveld. Il prônait le retour aux sources pour l’art, par des formes simples (des carrés et des rectangles la plupart du temps) et l’usage des couleurs basiques (noir, rouge, blanc). La pochette de ce second album des White Stripes est d’ailleurs un très bon exemple de ce style. Un retour aux bases, aux choses simples. Comme le blues. Comme les White Stripes, groupe majeur des plus minimalistes, réduit à un simple duo et dont les pochettes tricolores sont la marque de frabrique. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que Jack White dédiera cet album à Gerrit Rietveld d’une part et à Blind Willie McTell d’autre part (son Your Southern Can Is Mine conclut l’album). Ce retour aux sources du blues selon les préceptes du mouvement De Stijl est-il néanmoins salvateur ?

 

You’re Pretty Good Looking (For A Girl) entame le disque avec une chanson assez pop, très marquée par le son très crade de la guitare de White. La rythmique est quasi inexistante sur ce titre (pas de basse, une batterie simpliste et sous-mixée), mais il n’empêche que cette petite intro guillerette est sympathique. Elle reste plutôt bien en tête en plus.

 

Hello Operator, seul single issu de cet album (les Bandes Blanches étaient encore un groupe underground à l’époque) est par contre nettement plus convaincante à mon gout. Le riff est nettement plus puissant, là encore très sale (après tout c’est une des caractéristiques du son des White Stripes), et bien accompagné par quelques breaks de batterie et un harmonica tenu par John Szymanski. Un des morceaux que je dois préférer de l’album, et j’aurai même préféré entendre l’harmonica sur d’autres chansons de l’album je crois.

 

Little Bird fonctionne un peu sur le même système, riff puissant et crade. Néanmoins les parties de guitare (de slide ?) sont jolies, sans être exceptionnelles. Un petit plaisir simple donc.

 

On poursuit avec une des chansons que je préfère de l’album avec Hello Operator et Death Letter, Apple Blossom. La partie de guitare acoustique est ici très jolie, très entrainante et se mêle admirablement avec le piano tenu par White. Un titre où Jack chante vraiment bien (sa voix n’est pas vraiment un argument en faveur des White Stripes à mon gout), des plus plaisants.

 

Mais I'm Bound to Pack It Up enchaine fort joliment en poursuivant la partie acoustique de l’album. La guitare est même rejointe ici par un violon (tenu ici par Paul Henry Ossy), et ma foi, même si c’est peut-être un peu « simple », j’en regrette presque la présence des titres garage de la fin de l’album qui ont pourtant faits la réputation du groupe. Comme quoi…

 

Death Letter est donc une reprise de Son House, celle-là même qui m’a amenée à réécouter cet album. C’est probablement le titre le plus « connu » de l’album et peut-être un des plus représentatifs de la démarche de Jack White. Il l’avait déjà fait pour Stop Breaking Down de Robert Johnson sur le premier album éponyme des White Stripes, mais il ressuscite à nouveau un immense morceau de blues pour se l’accaparer, y appliquer sa guitare issue des groupes de garage et y apporter un feeling neuf. On peut critiquer le résultat final (encore que Stop Breaking Down était moins réussie que ce Death Letter au riff très bon), notamment sur le plan du feeling, mais on ne peut que saluer la démarche. Les versions live de ce titre sont d’ailleurs largement supérieures à cette courte version studio.

 

Sister, Do You Know My Name ? me parait par contre un peu plus plate. Est-ce à cause du manque de profondeur du morceau ? Il manque peut-être quelque chose ici, malgré l’excellence évidente des parties de guitares, assez fines. La voix de Jack manque peut-être d’une étincelle de feeling pour me convaincre, je ne sais pas exactement.

 

Truth Doesn't Make a Noise a un petit coté hispanique (j’imagine un genre de western personnellement) par son ambiance je trouve, par son riff et son piano. Un titre sympa, qui me rappelle un peu Icky Thump par son ambiance.

 

A Boy’s Best Friend repart sur des bases purement blues. La slide guitar est en effet à l’honneur et se promène magistralement tout au long du morceau. Néanmoins le mixage est particulièrement mauvais, et la voix de Jack est quasiment inaudible par moment. Idem il manque peut-être cette pulsation propre au blues, ce feeling qui fait taper du pied et vibrer le cœur. Reste une jolie partie de guitare.

 

Let’s Build a Home revient par contre aux bases garage du groupe, en démarrant sur une conversation coupée par un riff de guitare très sale, et très répétitif. Pas bien transcendant à mes yeux…

 

Idem pour Jumble, Jumble, morceau court et très sale, dans lequel un riff très sale et saturé revient en boucle de manière extrêmement répétitive. Ce genre de morceaux, pourtant assez typique du groupe est probablement ce que j’aime le moins de ce duo.

 

Why Can't You Be Nicer to Me? poursuit ce coté garage en y incorporant un violon électrique tenu par Paul Henry Ossy comme sur Hello Operator. Un titre assez moyen (comme la fin de l’album à mon gout), même s’il est tout à fait correct.

 

On conclut avec une reprise de Blind Willie McTell à qui l’album est dédié, Your Southern Can Is Mine. C’est le seul titre de l’album où on entend la voix de Meg White qui chante ici en duo le refrain. C’est aussi le seul titre de l’album aux relents réellement folk, et s’il n’est pas le plus convaincant, c’est une jolie reprise (même si inférieure à Death Letter) qui conclut plutôt bien l’album.

 

Un album qui je l’avoue m’a surpris. Comme toujours avec les White Stripes, je suis assez partagé. Je prends un certain plaisir sur certaines de leurs chansons (ici surtout Hello Operator, Death Letter et Apple Blossom), mais certaines m’ennuient un peu (la fin de l’album). Je ne suis en effet pas un grand grand fan de garage, je dois bien l’avouer. Mais les relents de blues me plaisent, et il y a une idée et un feeling plaisant ici. Jack White est probablement la rock star la plus intrigante et la plus charismatique à être apparue dans les années 2000. Ce disque me plait d’ailleurs largement plus que White Blood Cells, Elephant ou Get Behind Me Satan. Pas suffisamment pour totalement me convaincre, mais suffisamment pour me faire passer un bon moment. C’est déjà bien non ?

 

13,5/20 (NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)
 
Moi-même.

 

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