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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 15:28

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/d/d1/Bonnie_and_Clyde.png

 

Tracks : Bonnie and Clyde ; Bubble Gum ; Comic Strip ; Un jour comme un autre ; Pauvre Lola ; L’eau à la bouche ; La Javanaise ; La Madrague ; Intoxicated Man ; Everybody Loves My Baby ; Baudelaire ; Docteur Jekyll et Monsieur Hyde

 

Difficile d’ignorer qu’en 1967/1968, Brigitte Bardot et Serge Gainsbourg eurent pendant quelques mois une histoire d’amour torride et passionnée. C’est à cette occasion que Brigitte demande à Serge de lui composer « la plus belle des chansons d’amour ». Naitra la chanson que tout le monde connaît : « Je t’aime moi non plus » dans une version magnifique et si érotique qu’elle ne sortira finalement qu’en 1986 à la demande de Bardot (la reprise avec Jane Birkin sortira beaucoup plus tôt elle). Mais si la chanson est un mythe que chaque français a probablement du entendre au moins une fois dans sa vie, elle n’est pas la seule composée par Gainsbourg pour Bardot à cette époque. La liaison fut brève, mais marquât durablement le chanteur. Elle fut une période de grande créativité, durant laquelle naitront des hits comme B.B. Initials, Harley Davidson, Comic Strip… Et bien sur, Bonnie and Clyde qui donne son nom à cet album, paru en 1968. Avec l’album Initials B.B. (ils ont d’ailleurs quelques chansons en commun), l’album est donc le témoin de ce couple sulfureux et mythique. L’album est-il pour autant aussi sulfureux et mythique ?

 

C’est le titre éponyme Bonnie and Clyde qui nous accueille. Un des titres que je préfère de Gainsbourg, d’entrée de jeu. Il s’agit d’un duo langoureux avec Brigitte Bardot, retraçant une version romantique et torride de la vie des gangsters Bonnie and Clyde qui vécurent aux Etats-Unis durant les années 30. Et je dois avouer que le duo met ce qu’il faut de romance et de romantisme pour me transporter, accordant parfaitement leur ton lascif et doux… Les arrangements sont au top ici, entre les cordes, les chœurs et ce petit riff de guitare acoustique très joli. Une ambiance magnifique, pour une odyssée sanglante qui finit forcément mal… L’histoire reste néanmoins superbe.

 

Bubble Gum laisse place à Bardot, seule au chant. Ambiance étrange, proche d’une ambiance de foire (le rythme sautillant) avec quelques cuivres, sur laquelle Brigitte Bardot aimerait « jeter son homme comme du Bubble Gum ». Une allégorie étrange, mais qui donne lieu à de jolies rimes, et une petite chanson décalée et plaisante. Pas un sommet comme Bonnie and Clyde, mais un bon titre.

 

Comic Strip voit le retour de Serge pour un duo là encore très connu. Une chanson à l’ambiance étrange, pleine d’onomatopées comme le fameux « shibam pa wiiiiiiiiz ». C’est décalé, se voulant proche de la pop anglo-saxonne, et si c’est très loin d’être le morceau que je préfère de l’album, je reconnais son caractère sympathique et amusant.

 

Un jour comme un autre casse par contre un peu l’ambiance. L’ambiance se fait très jazz avec une trompette mélancolique sur le canal droit qui accompagne Brigitte qui raconte ce « jour comme un autre où tu t’en vas vers une autre »… Une triste chanson de rupture aux forts relents de jazz, à l’ambiance feutrée, sublimée à mon gout par la trompette. Très émouvant (je crois que j’adore vraiment la trompette en fait…).

 

Pauvre Lola retourne vers des horizons plus ensoleillés avec des percussions qui donnent un petit air de salsa à mon gout à ce titre. Serge se fait séducteur ici, mais je n’aime pas trop ce morceau à cause du rire strident de la jeune fille qui revient en boucle durant la chanson. J’ai le même problème sur le titre En Melody sur Serge Gainsbourg - Histoire de Melody Nelson (1971) , d’ailleurs. On retrouve aussi ce titre sur un album précédent de Gainsbourg, Gainsbourg Percussions.

 

L’eau à la bouche voit Gainsbourg collaborer avec Alain Goraguer sur un titre jazz, sur lequel Serge joue encore séducteur avec une jeune fille qu’il « saurait attendre » pour ne pas qu’elle s’effarouche. Des titres les moins connus de l’album, c’est peut-être celui dont je préfère les paroles, fines, évocatrices et jolies, loin de la pornographie que nous offrira Gainsbarre 20 ans plus tard…

 

Bon, je suppose que tout le monde connaît La Javanaise, « slow » assez absolu en français quelque part. Rythme doux (j’aime bien le jeu de batterie ici), beaucoup de violons et une mélodie qui incite à danser, pour « s’aimer le temps d’une chanson » comme le chante Gainsbourg. Un gros gros hit, pas forcément ce que je préfère de Gainsbourg, mais ça reste tout de même très joli. Titre issu de l’album N°4, tout comme Intoxicated Man.

 

Idem pour La Madrague, chanson extrêmement connue chantée par Bardot toute seule. En fait le titre date de 1963 et a été écrit et composé par Jean-Max Rivière et Gérard Bourgeois pour Brigitte Bardot. Le titre fait référence à la villa de Bardot à Saint-Tropez et je dois bien admette que dès le premier vers « Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacées », une ambiance de fin d’été s’instaure avec une certaine mélancolie. Les instruments participent beaucoup à cette ambiance délicate et mélancolique (la flute), et même si on peut reprocher son caractère un peu niais à ce titre, c’est plutôt joli, et forcément assez évocateur.

 

Intoxicated Man revient par contre au jazz, mais met en avant un instrument que tous les instruments de rock connaissent bien : un orgue hammond (tout comme Je t’aime moi non plus d’ailleurs). Une ambiance sympathique pour nous raconter l’histoire de cet homme qui « boi[t]/A trop forte dose/et voi[t]/Des éléphants roses/Des araignées sur le plastron/D’[s]on smoking/Des chauves-souris au plafond/Du living-Room ». Un titre qui date en fait de 1962 pour Gainsbourg qui l’a composé pour l’album Serge Gainsbourg N°4 (et qui peut-être un hommage à Je Bois de Boris Vian).

 

Everybody Loves My Baby continue sur l’ambiance très jazz en proposant quelques cuivres, et un piano très jazz. C’est la dernière chanson du disque sur laquelle apparaît Brigitte Bardot qui chante ici entièrement en anglais. Le titre est un pur jazz, plein de swing. Pas forcément à écouter en boucle, mais c’est sympathique.

 

Preuve de bon gout ultime avec Baudelaire, morceau qui met en musique le poème Le Serpent qui danse, issu de Les Fleurs Du Mal, poème XXVIII de la partie Spleen et Idéal. Inutile donc de dire que le texte est sublime (même si l’étrange Une Charogne vient juste après dans Les Fleurs Du Mal). L’ambiance quant à elle se faire encore très jazz (cette album/compilation regroupe vraiment plusieurs périodes différents de la carrière de Gainsbourg), et n’est pas déplaisante, à défaut d’être absolument magistrale. Mais le texte…

 

Docteur Jekyll et Monsieur Hyde est par contre un des morceaux que je préfère de l’album. J’aime beaucoup cette histoire du bon docteur Jekyll et du méchant Mister Hyde, et la chanson que Gainsbourg en fait est vraiment excellente. Doit-on aussi y voir quelque part la naissance de Gainsbarre ? Possible. En tout cas l’orgue hammond pour raconter l’histoire de ce docteur pas comme les autres est vraiment superbe. Un des morceaux que je préfère de l’album. Mon Mr Hyde personnel aussi d’ailleurs.

 

Un grand hit de Gainsbourg pour conclure cet agréable album/compilation. Bien sur il y a des hauts et des bas ici. Les « hits » que sont Bonnie and Clyde, La Javanaise, Docteur Jekyll et Monsieur Hyde sont largement au dessus du lot. Mais l’album regorge de titres sympathiques qu’ils soient de Gainsbourg ou non (Un jour comme un autre ; La madrague ; Everybody Loves My Baby ne sont pas du tout de lui). Par contre l’ensemble est extrêmement hétéroclite, du fait des différentes périodes de composition des titres, des différents compositeurs et des deux interprètes. Certains morceaux sont donc purement jazz, tandis que d’autres sont inspirés de la pop anglo-saxonne de l’époque. Une compilation certes moins indispensable qu’un album comme Initials B.B. ,  Serge Gainsbourg - L'homme à tête de chou (1976) ou Melody Nelson, mais sur laquelle tout fan de Gainsbourg peut poser une oreille. Il y sera agréablement surpris et retrouvera avec plaisir ces chansons issues d’une collaboration mythique…

15/20 (NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)
 
Moi-même. 

 

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