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30 mai 2019 4 30 /05 /mai /2019 19:53
(Review Concert) Alice In Chains Olympia de Paris 28/05/19

Setlist : Bleed The Freak ; Check My Brain ; Again ; Never Fade ; Them Bones ; Dam That River ; Hollow ; Your Decision ; Rainier Fog ; Down In A Hole ; No Excuses ; Stone : Red Giant ; We Die Young ; Nutshell ; Angry Chair ; Man In The Box ; The One You Know ; Got Me Wrong ; Would ? ; Rooster

 

Peut-on parler de mythe lorsqu’on aborde Alice In Chains ? Peut-être. L’histoire débuta en tout cas en 1987 à Seattle, capitale de l’Etat de Washington, aux USA. Une capitale qui aura vu l’émergence et l’explosion du grunge, un des courants les plus importants de l’histoire du rock. Souvent, pour résumer le grunge, on évoque quatre grands groupes, par soucis de simplicité, ou par raccourci plus ou moins brutal. Nirvana. Pearl Jam. Soundgarden. Alice In Chains.

 

Quatre groupes qui ont chacun connu leurs heures de gloire. Et leurs heures sombres. Alice In Chains n’a pas dérogé à cette sinistre histoire. Et a plus que payé son tribut à la noirceur du grunge, faisant résonner lugubrement certains de ses titres ou de ses paroles (We Die Young ; Man In The Box ; Down In A Hole ; Rain When I Die..) qui furent a posteriori prémonitoires. L’histoire semblait finie après les décès du bassiste Mike Starr et du chanteur Layne Stanley, tous deux emportés par des overdoses.

 

Il y a un peu plus de dix ans, voir Alice In Chains en concert dans une salle comme l’Olympia -qui compte un peu plus de 2800 places- paraissait donc totalement illusoire.

 

Et pourtant… Pourtant le mythe est revenu à la vie, dans une deuxième formation, emmenant avec lui pour ce nouveau chapitre un deuxième chanteur, William DuVall. Et enchainant trois nouveaux albums après la série glorieuse des années 90. Trois nouveaux albums, pour une deuxième ère qui, si elle n’a pas le cachet mythique du grunge 90’s, est à la hauteur du mythe.

Le dernier album, Rainier Fog, du nom d’une montagne souvent embrumée et visible depuis Seattle, vaut notamment largement l’écoute. Et sert de prétexte à la venue du quatuor mythique à Paris .

 

Album/prétexte qui a émaillé une prestation absolument magique, aperçue depuis le balcon de cette superbe salle qu’est l’Olympia. On ne le dira jamais assez mais l’essence du rock est là : une salle à taille humaine qui résonne très fort sous les assauts soniques des guitares et les coups de butoir d’une section rythmique irréprochable. Qu’attendre de ce concert pour le fan d’Alice In Chains que je suis ? Ce que j’ai eu. Un show surpuissant, assuré par des musiciens charismatiques et une setlist mêlant les morceaux des premiers albums avec ceux des derniers.

 

La salle de l’Olympia, tout d’abord, vaut la peine d’être évoquée. Le placement en balcon était une nouveauté pour moi (j’étais déjà venu dans cette salle voir Nine Inch Nails, mais en fosse). Et clairement, le confort, la visibilité sur la scène, l’impression d’être à quelques mètres du groupe… Voilà de quoi vivre un moment inoubliable. Lire les expressions sur les visages du public et des musiciens, surprendre les regards complices, voir le batteur s’amuser (et parfois se rater) avec ses baguettes… Vivre un moment de rock à échelle humaine reste un plaisir quand on voit un groupe aussi mythique.

 

D’autant plus que j’ai aimé voir ces musiciens en live. Loin du glauque qu’affiche parfois le groupe, les musiciens semblaient heureux d’être là. Heureux, concentrés et joueurs avec le public, n’hésitant pas à le taquiner ou le faire crier. J’ai aimé entendre en direct William DuVall chanter. Son charisme visuel et vocal s’impose comme une évidence. Il ne remplace pas Layne Stanley. Il crée son propre truc, dégage sa propre énergie et sa propre identité vocale. Très énergique sur scène, il bouge beaucoup, n’hésite pas à haranguer le public en montant sur les retours et même à glisser quelques mots en français. Une prestation énergique et techniquement irréprochable. Sa voix est claire, puissante, équilibrée. Et son association avec le chanteur-guitariste Jerry Cantrell fait des merveilles. Ces deux voix sont faites pour se mêler dans cet étrange ballet planant au milieu de la puissance des guitares saturées et de la section rythmique de plomb. Section rythmique qui mérite d’ailleurs d’être évoquée, tant elle est simple, carrée et d’une redoutable efficacité.

 

A noter néanmoins quelques petits problèmes (je chipote peut-être ?) sur le son, très fort, qui pouvait parfois devenir désagréable sur certains morceaux. Une chose est sûre, c’est que le lendemain, lorsque j’ai mixé aux 3 Orfèvres, ma propre sono me paraissait extrêmement basse et faible !

 

Un dernier mot enfin sur la setlist. Elle mêlait habilement 13 anciens morceaux (de 1987 à 1995) avec 8 nouveaux (à partir de 2009). Un équilibre penchant légèrement en faveur du passé, mais qui comblait à peu près toutes mes attentes. Le groupe reste fidèle à lui-même, à son propre mythe, en jouant ses classiques (Angry Chair ; Rooster ; We Die Young, etc…), mais ne reste pas bêtement prisonnier de son passé. Et clairement, lorsqu’on entend des morceaux de la tempe de The One You Know, Check My Brain, Stone ou Giant, on se dit que ces quatre là ont bien fait de continuer, envers et contre tout.

 

Petit bémol, j’aurais aimé que le groupe joue un peu plus que les deux petites heures de ce concert et j’aurais aimé entendre un peu plus de morceaux de l’album éponyme Alice In Chains de 1995 (il n’y a eu qu’Again qui venait de cet album). De même, je n’aurais pas dit non à entendre des morceaux comme Sickman, Rain When I Die ou So far Under et Voices.

Dernier bémol, et pas des moindres, concernant la première partie, Black Rebel Motorcycle Club. Je suis arrivé en retard au concert (problème de logistique avec l’hôtel sur Paris) d’environ 25 minutes…. Et le concert de BRMC touchait déjà à sa fin. Il a donc duré moins d’une demi-heure…  Gros regret, car j’aime beaucoup certains des morceaux de ce groupe que je passe parfois aux 3 Orfèvres.

 

Mais après tout… Alice In Chains est un mythe. Et ce fut une chance incroyable pour moi de le voir dans une salle mythique comme l’Olympia. Et ce mythe fut à la hauteur de ce que j’attendais de lui. La quintessence même du rock était là.

Moi-même.

PS : Une partie du concert est visible en bonne qualité sur youtube ici :
https://www.youtube.com/watch?v=w4g3Itrb6V0

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