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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 18:34

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Tracks : I Can't Stand It ; Going Down ; Walk And Talk It ; Lisa Says ; Berlin ; I Love You ; Wild Child ; Love Makes You Feel ; Ride Into The Sun ; Ocean 

 

La fin du Velvet Underground avait été brutale, et avait laissé certains de ces protagonistes sur le carreau. C’est notamment le cas de Lou Reed, le célèbre membre fondateur et meneur du groupe qui claque la porte en 1970 pendant les sessions de The Velvet Underground - Loaded (1970) . Et après ce désastre musical, le terrible Lou Reed, celui qui a composé Sister Ray et Heroin repart vivre… Chez ses parents. Il y restera un an, dégouté de la musique et retiré du paysage musical, jusqu’à ce que le producteur Richard Robinson et sa femme Lisa le persuadent de sortir de sa retraite. Il part donc en Grande-Bretagne pour enregistrer son premier album solo, libre de tout ce que pouvait représenter le Velvet Underground. Recrutant deux musiciens de Yes, le guitariste Steve Howe et le claviériste Rick Wakman, il grave ainsi Lou Reed, son premier album à la pochette absolument sublime. Mais rencontre-il le succès (artistique) que pouvait avoir le Velvet Underground, ou les sommets qu’atteindra  Lou Reed - Transformer (1972) ?

 

I Can’t Stand It ouvre les hostilités avec des sonorités très proches du Velvet… Ce qui est normal vu que le titre a été écrit durant cette époque (cf la compile V.U.). La version qu’on retrouve ici est quand même légèrement différente, notamment grâce à une trouvaille très intéressante : des chœurs féminins très soul, qui change de l’ambiance du Velvet. Le style de la guitare et la rythmique est aussi un peu différente, mais ce titre d’intro est vraiment sympathique comme tout, et constitue une bonne intro bien rock n’roll !  La version du Velvet est d’ailleurs peut-être meilleure (ça se discute !).

 

On continue avec le court Going Down, plutôt joli et qui nous laisse savourer la voix de Lou Reed (un must dans l’histoire du rock pour moi, tout est dans l’intonation). Bon ça reste un titre relativement banal ceci dit pour du Lou Reed.

 

Walk And Talk It poursuit sur un riff que ne renierait pas Keith Richards (on la dirait un peu pompée sur Brown Sugar d’ailleurs). Après le riff d’intro de There Shes Goes Again qui avait été piqué aux Stones (et à Marvin Gaye) sur The Velvet Underground & Nico, le grand méchant Lou récidive… Mais bon on lui pardonne car le titre rappelle aisément  The Rolling Stones - Sticky Fingers (1971) (avec Lou Reed au chant, c’est assez drôle), et c’est quand même très bon signe. On retrouve une version beaucoup plus épurée dans la version complète de Loaded, qui propose une démo de ce titre (sous le titre Walk And Talk).

 

Ambiance plus cabaret avec Lisa Says, dominée par une guitare assez douce, et un piano délicat qui sert de support à Lou Reed, et une nouvelle fois à des chœurs féminins très soul (qui illuminent le refrain). La prédominance du piano (même si la guitare électrique est très jolie) donne déjà un coté un peu glam à ce titre, vraiment sympathique comme tout (pour ne pas dire vraiment bien). Par contre le changement total vers 3 min 30 surprend vraiment, et j’accroche un peu moins à la deuxième partie du titre. Là encore il existe une version de ce titre par le Velvet (la compile V.U.), qui porte nettement plus la pate du groupe, et qui ne possède pas ces chœurs féminins. Là encore il peut y’avoir débat pour savoir laquelle est la meilleure (même si j’ai potentiellement un faible pour celle du Velvet).

 

Berlin continue avec cette ambiance tamisée de cabaret avec son piano et son instrumentation délicate. J’aime particulièrement l’alliance entre le piano et la guitare électrique pendant le refrain, vraiment sympathique comme tout et particulièrement bien léchée et produite… La fin est par contre assez étonnante et dénote un peu par rapport au reste du titre. Et bien sur, si vous aimez Lou Reed, vous noterez l’auto référence à son futur album culte, Berlin qui débute par… Berlin. Il recyclait déjà avant l’heure le père Reed.

 

I Love You est un délicate folk-song, nettement plus dépouillée et moins produite (du moins en intro), qui monte progressivement en intensité et sait se faire charmante à souhait, loin de toute mièvrerie (ça reste Lou Reed !). Il existe une autre version du titre, complètement différente (mais alors vraiment là pour le coup), sur la version complète de Loaded. La version y est nettement plus expérimentale, et un peu moins charmante. Là encore les deux sont à déguster je pense.

 

Wild Child propose de quelque chose de plus rock, nettement plus marqué par la guitare électrique que par le piano. Un titre plus proche de la fin du Velvet Underground que de la pop de Transformer, mais il reste très agréable (même si à priori il ne date pas de l’époque du Velvet), même s’il y a mieux avant et après.

 

Par contre Love Makes You Feel date elle de l’époque du Velvet et est présente sur l’édition spéciale de Loaded. Le riff qui revient tout le long du titre a d’ailleurs un coté métallique qui rappelle un peu le Velvet, et qui est d’ailleurs mieux exploité ici (à mon goût) que sur Loaded. Un bon titre donc, même si là encore, c’est du recyclé.

 

Ride Into The Sun met à l’honneur une guitare cristalline des plus jolies, qui sonne de manières très claire, mais très distincte, pour peu à peu se distordre… Lou Reed est un bon guitariste et doublé de Steve Howe il nous le fait savoir… (même si Yes est peut-être plus réputé pour les claviers). Là encore vous trouverez une version de ce titre par le Velvet sur la compilation Another View cette fois.

 

Et c’est à Ocean que revient l’honneur de conclure l’album. Le titre est très calme, et particulièrement joli (on peut même dire sublime en fait), avec ses percussions (je me demande s’ils n’utilisent pas un gong ici), son piano et son chant planant… Le titre dure 5min04 mais on ne les voit pas passer tant le voyage le long de cet océan est plaisant… Le seul regret qu’on peut émettre, c’est que la version du Velvet Underground (cf V.U.) est encore meilleure à mon gout. C’est néanmoins un des plus beaux titre de l’album qui s’offre à nous pour conclure.

 

Ce premier album éponyme de Lou Reed est souvent négligé dans sa discographie, coincé qu’il est entre les pièces maitresses du Velvet Underground et le duo Transformer/Berlin, âge d’or de la carrière solo de Lou. Il faut dire qu’il y a quelque chose d’assez vexant dans cet album, avec le nombre impressionnant de titres recyclés par le Sieur Reed datant de l’époque du Velvet (il s’auto référence même avec le titre Berlin, qui donnera son nom à l’album postérieur). De même l’album n’a pas la production parfaite de Transformer (merci David), ni le concept dévastateur de Berlin et ne sonne pas (trop) comme le Velvet. Tous ces défauts expliquent que cet album soit assez négligé, mais il y a quand même quelque chose de plaisant ici… Une renaissance pour l’ex-habitué de la Factory qui nous propose des chansons attachantes et douces, souvent très bien ficelées et très agréables. Peut-être pas aussi indispensable que les albums l’entourant (encore que je n’aime pas Loaded moi), mais quand même sympathique, surtout si vous aimez déjà l’artiste…

 

14,5/20 (NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)

 

Moi-même.

 

PS: Pour la défense de Lou Reed, les versions des chansons par le Velvet étaient à l'époque inédites sur disque, puisque les compilations V.U. et Another View ne sont sortis que dans les annés 80.

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