The Velvet Underground - Loaded (1970)

Tracks : Who Love The Sun ; Sweet Jane ; Rock & Roll ; Cool It Down ; New Age ; Head Held High ; Lonesome Cowboy Bill ; I Found A Reason ; Train Round The Bend ; Oh !  Sweet Nuthin’

Après 5 ans d’existence rongés par les excès en tout genre après 3 disques qui furent chacun un bide commercial majeur, les membres du Velvet Underground sont à bout. Le groupe a connu les fastes de la factory de Warhol a fréquenté les Doors et les Chelsea Girls dont l’une d’elle, Nico, a même posé sa voix sur le premier album du groupe fondé par Lou Reed et John Cale. Mais après White Light/White Heat, l’amateur d’expérimentations qu’est John Cale est viré par Lou Reed. Il est remplacé par le plus pop Doug Yule, qui apporte une nouvelle dynamique au groupe sur le troisième album éponyme. Mais là encore, malgré le changement de maison de disques, l’album sera un bide. Les trois premiers albums sont promis à un bel avenir critique, mais sur le moment, le groupe est dans le doute. L’enregistrement du quatrième album échouera même, nourrissant pour l’avenir les compilations VU et Another View. Quand le groupe signe chez Atlantic Records, la maison de disque leur pose un ultimatum. Le prochain album doit être chargé de hits « loaded with hits ». Ironiquement le groupe (qui se résume de plus en plus à la rivalité entre Doug Yule et Lou Reed) appellera donc ce quatrième album Loaded. Une démarche plus commerciale certes… Mais artistiquement Loaded vaut-il ses glorieux prédécesseurs ?

Bon autant passer au confessionnal tout de suite. Je n’aime pas Loaded. Mais alors pas du tout. Pourtant j’essaye toujours de détacher le nom du groupe de l’album que j’écoute. Je suis le premier à défendre Chinese Democracy alors même que le nom Guns N’Roses n’a rien à faire dessus. Là c’est un peu pareil. J’adore le Velvet. Mais la musique qui s’offre à nous n’a plus rien à voir avec le Velvet Underground. Plus de rythmes bizarres et répétitifs plus de morceaux à l’ambition littéraire comme The Gift ou The Murder Mystery, et même plus de Lou Reed au chant principal. En fait le groupe est vraiment dans une situation assez difficile à ce moment là. Lou Reed s’est en effet cassé la voix sur les tournées précédentes, la batteuse Maureen Tucker est absente car elle est enceinte. Il n’y a vraiment que Doug Yule et Sterling Morrison qui sont opérationnels. La collaboration entre Lou Reed et Doug Yule tournera d’ailleurs tellement mal que le sieur Reed claquera la porte avant même la fin de l’enregistrement. Méchant loup va. Sterling Morrison suivra peu de temps après la sortie de Loaded d’ailleurs.

Donc j’en reviens à ce que je disais. Je n’aime pas Loaded, même en essayant de détacher le nom du groupe à la musique que j’écoute. Car dans le cas de Chinese Democracy dont je parlais, j’adore la musique. Ici, non. Enfin pas plus que ça. Fait accentué par le fait que c’est le Velvet. La suite sera donc de toute mauvaise foi, surtout que cet album a des fans (il est même classé 110^ème dans le top 500 Rolling Stone).

Sincèrement dès Who Loves the Sun, je me demande toujours où je suis. Sur la cote oust au milieu d’une gentille communauté hippie ? Et bé, heureusement que le Velvet est New-Yorkais. Ce que j’ai toujours apprécié dans le Velvet, c’est soit l’invention, soit le coté très doux et délicat des compositions. Ici les compositions ne sont ni inventives, ni même vraiment délicate. On a affaire à un vieux rock n’roll arrangé à la sauce pop par Doug Yule qui n’a ni la délicatesse d’une chanson comme Jesus, ni la portée d’un morceau comme Heroin. Il y a cependant de jolies harmonies vocales, qui ressemblent un peu à ce que font les Beatles ou les groupes de la côte ouest.

Car c’est précisément ça qui change : on a l’impression d’avoir affaire à un groupe pop de la cote ouest. Et pas des plus inventifs pour moi en plus. Même l’addictive voix de ou Reed n’est pas souvent audible, et la majorité des titres sont laissés au chant de Doug Yule. Ces quelques interventions nous offrent cependant des titres qui rappellent des bons souvenirs. J'aime bien par exemple Lonesome Cow Boy Bill, et la superbe piste finale (ma préférée de l'album avec Rock & Roll), Oh! Sweet Nuthin. Evidemment il y a aussi les deux « hits » que contient l’album : Sweet Jane et Rock & Roll. J’aime bien le premier sans plus (un refrain entêtant et joli, mais ça s’arrête là), par contre j’aime vraiment le second, extrêmement accrocheur. Dommage que Lou Reed est a voix aussi cassée, mais ça donne aussi un certain charme au titre. Enfin rien de comparable à mes yeux à un Sunday Morning ou Candy Says….

L’album est peut-être trop pop pour moi, je ne sais pas. En plus je le trouve fort mal produit, ce qui rend certaines chansons assez cacophoniques. Même en essayant d’écarter le fait que c’est le Velvet Underground, je n’accroche pas sur cet album. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais non… Si vous aimez la pop, et si vous arrivez à faire abstraction du fait que c’est le Velvet vous pouvez toujours aimer cet album. Je suis d’ailleurs ouvert à toutes critiques, et je suis conscient que j’ai du louper un truc quelque part (j'aurai vraiment voulu aimer cet album)… N’hésitez pas à réagir si vous êtes fan de cet album !

08/20 (NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)

Moi-même.