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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 01:25

 

Tracks : Ghost Rider ; Rocket U.S.A. ; Cheree ; Johnny ; Girl ; Frankie Teardrop ; Che

 

Suicide du groupe Suicide, avec le mot suicide qui semble avoir été écrit par du sang sur un fond blanc… La pochette semble vouloir nous montrer à quel point le disque qui nous attend sera extrême. Et assurément ce disque a marqué une génération. Certains disent même qu’il est le grand disque de « terreur » des années 70. Suicide à la base semble plutôt issu de la scène punk New-Yorkaise des années 70 (Television, Talkings Heads, Patti Smith…). Composé de Martin Rev aux synthétiseurs et aux boites à rythmes et d’Alan Vega au chant, le groupe sort son premier album éponyme en 1977 alors que le punk est en plein effervescence (et que le groupe existe depuis plusieurs années). Mais cet album correspond t’il aux standards punk de l’époque ?

 

Voilà bien un disque qui ne correspond à aucun standards du punk, même si le punk new-yorkais est bien éloigné du punk anglais de l’époque (cf Television - Marquee Moon (1977) ). Déjà vous n’entendrez pas vraiment de guitare, du moins pas comme les guitares habituelles du punk. Tout ici est artificiel et géré par des machines et des synthétiseurs. De même, il n’y aura pas de batterie non plus, tout étant assuré par des boites à rythmes. De même « l’énergie » du punk n’existe pas vraiment ici, puisque toutes les chansons sont particulièrement engourdies et ressemblent à de petites transes (pendant une surdose de Xanax).

 

Le plus « marquant » à mes oreilles c’est le chant, qui par contre a vraiment un truc très impressionnant. Il y a quelque chose dans la voix d’Alan Vega qui vous ferait presque passer Johnny Lydon pour quelqu’un de normal et sain d’esprit. Sa façon de chanter est particulièrement étrange, un peu inspiré par le rock n roll des fifties (Johnny et Girl sont peut-être les meilleurs exemples pour ça), mais qui la plupart du temps ne ressemble pas à ce qu’on appelle du « chant ». Il glapit, hurle, gémit, murmure mais rarement il chante normalement. C’est probablement ce qu’il y a de plus attractif dans ce disque d’ailleurs.

 

Car personnellement je ne comprends pas du tout ce disque et l’engouement qu’il peut susciter. Car je trouve que les chansons sont vraiment neurasthéniques, et assez peu palpitantes dans l’ensemble. Déjà il n’y a aucune guitare, ce qui pour un public rock moyen -comme moi- peut poser quelques difficultés d’écoute. De plus les machines donnent un fond sonore assez brouillon, qui certes peu servir de base à la musique industrielle qui va suivre, mais personnellement me déplait et ressemble à une certaine bouillie informe. La plupart des titres me laissent donc vraiment perplexe, et seuls deux me font un peu comprendre l’engouement autour de ce disque : la chanson d’amour déglinguée Cheree et la terrible Frankie Teardrop.

 

Cheree possède en effet un orgue quasi religieux qui évoquerait presque le mariage, mais qui donne un air étrange et déglingué à la chanson, comme si tout cela n’était qu’une mascarade… Un titre glauque, halluciné et plutôt sympathique. Quant à Frankie Teardrop, je pense que c’est une des raisons majeures qui peut expliquer le culte qu’il y a autour de ce disque. Rarement un titre (de 10 minutes en plus !) a été aussi flippant. En fait durant ces 10 minutes, Alan Vega nous narre l’histoire de Frankie, vétéran du Vietnam qui pète littéralement un plomb, et n’en pouvant plus de ne pas pouvoir joindre les deux bouts dans sa vie tout en luttant contre ses souvenirs et décide de massacrer toute sa famille. Ambiance. Alan Vega hurle à chaque meurtre, et même après un bon nombre d’écoutes, je flippe toujours autant. La chanson peut réellement vous mettre dans un état de stress assez impressionnant, même si vous êtes calme à la base (ces cris sont vraiment horribles et l’ambiance est aussi légère qu’une chape de plomb). Une indéniable réussite.

 

Mais malheureusement ça ne suffit pas pour que j’accroche à cet album. Certes je reconnais l’intégrité artistique de l’œuvre, son coté abrupt et sans concessions (ce qui doit faire qu’on adore ou qu’on déteste), mais personnellement, je suis plutôt du genre à détester. Il manque une étincelle d’émotion, du changement au niveau des mélodies ou de l’expérimentation pour que ça me plaise vraiment (je m'excuse auprès des fans, car je comprends qu'on puisse aimer). Un œuvre à coté de laquelle je passe, et une grande incompréhension pour moi. Dommage, mais vous pouvez peut-être avoir l’étincelle que je n’ai pas eu. Question de feeling je pense…

 

06/20 (NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)

 

Moi-même.

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commentaires

K
<br /> Chef d'oeuvre !!! Une petite perle, qu'il faut savoir apprivoiser, même si ce n'est pas toujours évident...<br /> <br /> <br />
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