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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 18:29

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Tracks : Trollin’ ; You Can’t Have Friends ; ATM ; My Idea Of Fun ; The Weirdness ; Free And Freaky ; Greedy Awful People ; She Took My Money ; End Of Christianity ; Mexican Guy ; Passing Cloud ; I’m Fried

 

Quand on est fan de rock, il y a quelque chose qui a toujours le don pour nous faire peur. Le retour des légendes. Vous imaginez si Hendrix était encore vivant ? Que ferait-il ? Si Jim Morrison n’était pas mort à Paris, qu’auraient fait les Doors ensuite ? Autant de question qui alimentent les fantasmes, forcément positifs et utopiques. Mais quand les légendes ne sont pas parties dans un ultime shoot, les questions sont moins utopiques. Et on a tous peur d’une chose, c’est que la légende se vautre littéralement, à vous en faire souhaiter qu’elle reste comme toute légende qui se respecte, c’est à dire inerte. Lorsque les Stooges première version (avec Ron Ahseton à la guitare) finissent par se reformer en 2003 après l’album solo d’Iggy Pop, Skull Ring, on les voit arpenter fièrement les scènes du monde entier en jouant le répertoire des deux premiers albums ( The Stooges - The Stooges (1969)  ; The Stooges - Funhouse (1970) ). Ils y prennent tellement de plaisir et rencontrent un tel succès (cf le live Telluric K.O. enregistré au japon), que la bande d’Iggy entre à nouveau en studio pour composer un quatrième volet aux aventures des Stooges. 33 ans après Iggy & The Stooges - Raw Power (1973) , ils embauchent Steve Albini à la production (producteur d’In Utero de Nirvana ou de Surfer Rosa des Pixies), Mike Wyatt à la basse (Dave Alexander, leur premier bassiste étant mort en 1975), « oublient » bien sur formellement d’inviter James Williamson (auquel Ron Asheton voue une rancune tenace depuis Raw Power) et le monde entier retient sa respiration. Les Stooges vont-ils être dignes de leur propre légende ?

 

Déjà de prime abord, l’entrée en matière (Trollin’) est tonitruante. On sent bien la touche d’Albini à la production, qui est connu pour mettre très en avant la batterie notamment (comme sur The Pixies - Surfer Rosa (1988) ). C’est le cas ici, et ça s’entend d’entrée de jeu. Le son est d’ailleurs étonnant. Bien sur 30 ans se sont écoulés, et forcément ça ne peut pas ressembler à Funhouse ou Raw Power. Mais c’est étrange d’entendre les Stooges sonner ainsi. Au départ, on a d’ailleurs plutôt l’impression d’entendre un album de l’Iguane en solo.

Ah l’Iguane… Personnage toujours aussi clé ici. Iggy Pop apparaît assez vite comme étant celui qui porte tout le projet sur ses épaules. Assez vite on s’aperçoit en effet que les frères Asheton, même s’ils sont un excellent soutien à Iggy, n’ont plus l’inventivité d’antan. Après tout ils sont victimes de leur propre succès : ils ont servis de référence à tant de musiciens qu’à présent leur « style » est plus commun, et a été réinventé, utilisé… De bons musiciens certes, mais qui en 2007 paraissent être rentrés dans le rang du rock alternatif américain.

Beaucoup de chansons me font d’ailleurs cet effet. Rien n’est fondamentalement mauvais dans ce disque. Il est court et incisif, et il n’y a aucun mauvais morceau à mon goût. Mais les bons morceaux sont rares. My Idea Of Fun est probablement celui que je préfère avec ses paroles fondamentalement crétines (« My Idea Of Fun/Is Killing everyone ») mais drôles et jouissives. L’énergie dégagée par le titre est très plaisante elle aussi. Idem aux rayons bons titres, ATM, Mexican Guy et I’m Fried sont bien sympathiques tout plein, et nous prouve que les Stooges en ont encore sous le pied.

 

La bonne idée que je ne peux que saluer aussi, c’est le retour de Steve Mackay, le mythique Saxophoniste de Funhouse. Il joue ici sur quatre morceaux, dont The Weirdness, She Took My Money, Passing Cloud et I’m Fried. Et je suis très content de le voir revenir aux cotés des Stooges (il les accompagnera aussi en concert, ce qui est une autre bonne nouvelle), tant j’aime sa façon de jouer sur ces pistes.

 

Mais bon, ne nous voilons pas la face, la « trilogie » originelle aurait pratiquement pu rester telle quelle. Non pas que l’album soit une horreur en soit, mais il n’est pas fondamentalement indispensable. Bien sur il souffre du nom qu’il porte, et du poids de la légende que représente le « The Stooges » sur la pochette. Mais il n’est pas folichon non plus, et n’apporte pas grand-chose de bien neuf. Il n’y a peut-être que quelques chansons qui valent vraiment la peine ici. Mais bon ne boudons pas notre plaisir, l’album est de bonne facture, et ne nuit pas à la légende. C’est déjà pas si mal finalement, non ?

 

13/20 (NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)

 

Moi-même.

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