Tracks: Search and destroy; Gimme Danger; Your Pretty Face Is Going Hell; Penetration; Raw Power; I Need Somebody; Shake Appeal; Death Trip
Raw Power, troisième (et dernier avant 34 ans) opus des Stooges… Il demeure considéré par certains comme étant « le disque le plus violent de tous les temps ». En 1973 les Stooges, minés par le manque de succès, les drogues et les querelles internes est un groupe au bord de l’implosion. Ils répondent alors à l’appel de Londres, et surtout de David Bowie, fan avoué du groupe. James williamson rejoint alors le groupe à la guitare (déplaçant ainsi Ron Asheton à la basse) pour graver le successeur de l’apocalyptique Funhouse.
Et d’emblée lorsque le disque se lance, on se dit que Raw Power n’a rien à voir avec les deux opus précédents des Stooges. La guitare parait bien plus aigue, et la voix d’Iggy Pop semble avoir monté de plusieurs tons, paraissant bien plus juvénile. La première fois que j’ai écouté cette chanson je me suis même demandé si c’était encore l’iguane qui chantait, et pourtant… Avec Search and Destroy, le maitre mot est lancé : Violence. Les instruments sont enchevêtrés et on n’entend que la guitare surpuissante et les hurlements d’Iggy...
Gimme Danger surprend. De la guitare acoustique sur un album comme celui-là ?! Cependant assez vite la tension dans la voix de l’iguane, et ce son en fond sonore qui rappelle I wanna be your dog (The Stooges) nous montrent à quel point la méchanceté suinte de cette chanson. Les paroles complètent l’impression d’une chanson méchante et noire, mais néanmoins brillante.
Your pretty face is going hell vient nous botter le cul et nous rappeler que nous sommes dans un putain de disque de rock N’roll ! Penetration apporte ce qu’il faut de tension sexuelle (même si les paroles sont très explicites), tout en laissant cette impression de vice apportée par le chant d’Iggy Pop. Une indéniable réussite là encore, violente et vicieuse à souhait, qui conclut la face A.
La face B repart immédiatement sur la chanson qui donne son nom à l’album. Un titre à mes oreilles plus anecdotique, malgré un solo de guitare assez fulgurant vers le dernier quart de la chanson et une rythmique très puissante. Le chant d’Iggy Pop est moins intéressant que sur les deux chansons précédentes à mon gout.
Le retour de l’acoustique se fait par I need somebody. Là par contre, le chant d’Iggy se fait étrange et torturé, un peu comme peut le faire Marilyn Manson (sans que ça ne soit tout à fait ça quand même). Une piste assez torturée, tiraillée entre méchanceté et tension… Peut-être une des meilleures de l’album à mon gout, même si cela reste bien entendu discutable !
Shake Appeal relance immédiatement les hostilités. Mr Pop hurle comme un possédé et la rythmique s’emballe à fond pendant 3 minutes 04. Une piste féroce et rapide. Death trip continue dans cette lignée, féroce, violente et méchante. Iggy Pop hurle à nouveau comme un possédé pendant que la guitare parait repoussée dans ses derniers retranchements, les soli suraigus s’enchainant… Cet assez long morceau (plus de 6 minutes), vient conclure l’album avec puissance et violence.
Le disque parait bien être à mon sens une indéniable réussite. Il est violent, suinte la méchanceté et le vice et donne à son auditeur une bonne trentaine de minutes de son crade et brut ! Cependant le son est aussi un des points faibles de l’album. La production, pourtant réalisée par Bowie est une vraie catastrophe. Basse quasi inaudible, batterie parfois noyée sous les autres instruments, guitares rendant un son très aigu… Le mixage donne certes son âme à l’album, mais l’opus précédent des Stooges, Funhouse demeurait lui aussi un monument, en ayant pourtant une production bien plus léchée.
Ma préférence ira d’ailleurs à Funhouse personnellement, pour des chansons plus élaborées et plus apocalyptiques, ayant un son de guitare bien plus original. A mon gout, Raw Power souffre d’ailleurs de cette comparaison avec son prédécesseur. Les Stooges ont commencés à s’effacer derrière Iggy Pop (le disque est signé Iggy & The Stooges et non plus The Stooges) et derrière la guitare suraigüe de Williamson et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle…
Néanmoins il faut rester raisonnable, Raw Power est un véritable classique que tout amateur de Rock très énervé doit avoir au moins écouté une fois dans sa vie ! On comprend assez aisément d’ailleurs son titre de précurseur du punk et du métal… Malgré sa briéveté, il n’a pas volé son titre de disque le plus violent de tout les temps !
17,5/20 (NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)
Moi-même.
NB: Il existe un mix diférent de cet album réalisé par Iggy Pop en 1997. Je n'ai pas mis la main dessus, mais il parait qu'il ajoute encore à la violence de l'album. Avis aux amateurs...
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