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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 13:47

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/9/95/Unidacoyote.jpg

 

Tracks : Thorn ; Black Woman ; Plastic ; Human Tornado ; If Only Two ; Nervous ; Dwaf It ; You Wish

 

La poussière retombe, se mélangeant avec le sable ocre du désert du désert des Mojaves. État de Californie. Au loin, nous parviennent encore les échos d'instruments portés par le vent. Le cirque a quitté la ville, laissant Sky Valley être balayée par un vent de poussière. Josh Homme est parti de son coté, sabordant Kyuss, pour aller s'enfermer dans des sessions musicales interminables dans le désert. C'est là, au milieu des volutes d'herbes et de LSD que défileront sous le soleil de plomb une pléiade de musiciens qui donneront peu à peu forme aux Queens Of The Stone Age. Mais si Josh Homme trouve un nouveau souffle dans ses desert sessions qui deviendront légendaires (et seront publiées dans plusieurs albums), les autres membres de son ancien groupe Kyuss ne bénéficient pas de la même notoriété. Brant Björk a quitté le navire depuis longtemps. Idem pour Nick Olivieri, même s'il rejoindra l'aventure Queens Of The Stone Age dès le deuxième album du groupe. Mais jusqu'au bout, John Garcia est resté fidèle à Kyuss. Autant que la guitare de Josh Homme ou la frappe très puissante de Brant Björk, la voix de Garcia est un élément central du groupe pionnier du stoner rock. Et le cirque quittât la ville. Désormais seul, Garcia se tourne vers deux autres compagnons de route, réfugiés au fond du désert eux aussi. Cela fait en effet longtemps qu'Arthur Seay (guitare) et Miguel Cancino (batterie) jouent ensemble. Mais il fallu l'arrivé de John Garcia et le remplacement du bassiste Eddie Plascencia par Dave Dinsmore pour qu'Unida naisse. Et pour que ce nouveau groupe prenne la piste du désert à la suite du chemin tracé par Kyuss. Le premier effort du combo est un split cd avec les suédois de Dozer, sobrement intitulé Unida/Dozer, paru en avril 1999. C'est le 16 novembre de la même année que le groupe, épaulé par le producteur Steve Feldman publie son véritable premier album, sur le label bien connu des fans de stoner, Man's Ruin Records. Nommé Coping With The Urban Coyote, l'album permet-t-il à John Garcia de prendre un nouveau départ après la fin de Kyss?

 

Si l'ombre du pachyderme psychotique Kyuss plane forcément tout au long du disque, le titre d'introduction Thorn balaie assez vite les comparaisons. Certes Unida joue du stoner, aussi lourd et puissant que Kyuss ou d'autres groupes du genre. Certes la voix est la même toujours aussi puissante et belle. Garcia est égal à lui-même, c'est à dire impérial. Pourtant, ce riff cyclique de guitare est beaucoup plus simple et immédiat que ce que pouvait faire Kyuss. Fuzz à fond, volume au maximum. Le message ne semble se limiter qu'à ça, contrairement aux essais expérimentaux de Kyuss ou aux velléités pop de Queens Of The Stone Age. Et pourtant ce titre d'introduction est d'une efficacité redoutable, porté par les guitares puissantes, une assise rythmique carrée et profonde et la gueulante superbe de Garcia. Et ce n'est pas Black Woman, déboulant pied au plancher qui viendra calmer le jeu. Parfois l'affaire semble ne se limiter qu'à un morceau joué avec tous les indicateurs dans le rouge. Black Woman semble être de ceux là, et l'osmose du groupe, sa cohérence et sa puissance nous frappent comme un train en pleine course. La basse de Dinsmore lancée dans un galop fou (tel un coyote fondant sur sa proie?), permet à Arthur Seay de nous livrer un solo de guitare aussi jouissif qu'impressionnant, surtout lorsqu'il s'éteint pour relancer le groupe dans avec ce son si gras propre au stoner.

 

Plastic permet ensuite de mettre à l'honneur la subtilité du chant de John Garcia, qui fait réellement des merveilles ici. On reste dans un rock heavy couillu et « simple », mais particulièrement jouissif. Et lorsqu'on a un tel chanteur qui pose sa voix sur une telle section rythmique (notamment le batteur), le caractère répétitif du morceau en devient vite son plus grand avantage... Puissant et hypnotique. Et puisqu'il n'y a aucun mauvais morceau sur cette galette, on poursuit avec Human Tornado, qui m'a fait découvrir l'album (merci à l'ami du Quart d'heure folk d'Alcazar). Ce morceau, carré, compact et puissant est on ne peut plus binaire. Ça en est d'autant plus jouissif. Le solo est d'ailleurs très percutant lui aussi.

 

Finalement, il faut attendre l'équivalent de la face B du disque avec If Only Two pour voir le groupe s'essayer un peu à d'autres choses. Ce titre est en effet un des plus atypiques du disque avec son introduction à la basse (rejointe peu à peu par la batterie puis la guitare), qui s'étend sur environ une minute. C'est aussi le morceau sur lequel Garcia nous offre sa meilleure prestation du disque avec une voix hurlée et éraillée absolument magistrale de puissance et d'émotion. La rage qui imprègne tout le disque trouve ici son expression peut-être la plus impressionnante et la plus passionnante. De quoi enchainer avec bonheur sur le beaucoup plus lourd et traditionnel Nervous à la section rythmique de pachyderme et au riff lourd, gras et écrasant.

 

Dwarf It, comme Black Woman au début de l'album rappelle les relents punk qui contribuent à faire naitre le stoner. Pied au plancher. Volume à fond. La puissance et l'énergie qui s'en dégage est incomparable, et ce court titre (2min33) est percutant. Le coyote ne connait pas le repos. Pourtant le voyage arrive à sa fin... Et c'est bien You Wish, le titre le plus long et le plus étrange de l'album qui achève notre traversée du désert. S'il y a un morceau où on retrouve un peu l'ambiance enfumée et psychédélique de Kyuss (et de beaucoup de groupes de stoner), c'est bien ce You Wish étrange, psychotique, au groove ténébreux et à la tension latente. Il n'y a aucun mauvais morceau sur Coping With The Urban Coyote. Mais You Wish par son ambiance étrange, planante et ténébreuse (cette introduction à la basse) est peut-être un des titres les plus indispensables du disque. A l'exception de tous les autres.

Avec ce premier album complet, Unida frappe en effet très fort. Avec une aisance et une décontraction impressionnante, ce combo accouche ni plus ni moins que d'une référence du stoner. Ni trop expérimental, ni trop psychédélique, ni trop pop. Le groupe se contente de jouer fort et puissamment des titres heavy plus percutants les uns que les autres. Ce Coping With The Urban Coyote est simple, peut-être sans prétentions. Il n'a pas forcément besoin d'herbe pour l'apprécier pleinement (contrairement à beaucoup d'albums de stoner). Probablement moins passionnant que les effort de Kyuss. Mais il est quasiment parfait dans son genre et dépasse très aisément le premier album de Queens Of The Stone Age. Il concurrence d'ailleurs très sérieusement Rated R, sorti la même année. Un disque à écouter fort, en toute décontraction. Mais toujours sans modération.

 

16/20 (NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)
 
Moi-même.

 

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commentaires

M
Le groupe n'est pas très connu, car ils n'ont fait qu'un album (celui-là). Leur deuxième n'a été tiré qu'à très peu d'exemplaires qu'ils vendaient après les concerts.<br /> <br /> Mais franchement si tu aimes tous les groupes que tu cites, tu peux y aller les yeux fermés, tu devrais aimer je pense JiCé!
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J
Je n'ai jamais entendu Unida, bien que j'aime le Stoner. J'aime bien Kyuss, Karma to Burn, Fu Manchu, Orange Goblin et quelques trucs des Queens of the Stone Age.
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