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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 23:36

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/3/3f/1965_-_The_Kink_Kontroversy_-_front.jpg

 

Tracks : Milk Cow Blues ; Ring The Bells ; Gotta Get the First Plane Home ; When I See That Girl of Mine ; I Am Free ; Till The End Of The Day ; The World Keeps Going Round ; I'm On An Island ; Where Have All The Good Times Gone ; It's Too Late ; What's in Store for Me ; You Can't Win

 

Pour le rock anglais, l'année 1965 marque un tournant. C'est en 1965 que les Beatles commencent à changer d'orientation avec Help! puis avec Rubber Soul. C'est aussi l'année de sortie du premier album des Who emporté par le ravageur et rageur single My Generation, l'année du triomphe des Rolling Stones avec Out of Our Heads et du mythique I Can't Get No (Satisfaction)... Et les Kinks dans tout ça? Auteurs de deux des singles les plus dévastateurs de l'année 64 (et du rock Britannique en général) avec All The Day and All Of The Night et You Really Got Me, ils continuent sur leur lignée avec leur second album (sorti début 65) plus blues Kinda Kinks. Un album enregistré à la va-vite qui a d'ailleurs déçu le groupe lui-même, tant la production leur déplaisait. Néanmoins, le groupe reste une des formations majeures de la musique Britannique de l'époque et c'est avec l'envie d'assoir définitivement son rang qu'il entre à nouveau en studio en fin d'année 1965 pour enregistrer son 3ème album. Celui-ci sera nommé The Kink Kontroversy en référence aux nombreuses bagarres qui secouent le groupe et qui l'ont amené à être persona non-grata aux Etats-Unis. Mais alors qu'autour d'eux la donne change, qu'en est-il de la musique des Kinks?

 

Et bien, si le style des Kinks est amené à prendre un virage très radical par la suite, ce tournant ne se fera vraiment qu'en 1966, avec le single (absolument superbe) Sunny Afternoon, qui annonce le tout autant superbe album Face To Face. Kink Kontroversy est donc le volet final de la première trilogie rock des Kinks. Alors même que de l'autre coté de l'Atlantique le garage rock est aux mains des Sonics, le groupe des frères Davies nous offre donc avec The Kink Kontroversy un dernier aperçu de leur facette rock avant de plonger dans l'orfèvrerie pop.

 

Le premier titre de l'album Milk Cow Blues annonce clairement la couleur. Il s'agit de la seule reprise de l'album (alors que les Stones remplissaient encore la moitié de leurs albums de reprises à cette période), du bluesman Sleepy John Estes. Mais cette reprise nous plonge directement dans un rock inspiré du blues fiévreux et prenant, très typé sixties (le son incomparable des guitares sur les enregistrements de l'époque), et diablement rythmé (la paire Pete Quaife à la basse et Mick Avory à la batterie, souvent reléguée derrière les frères Davies fait ici des merveilles).

 

D'autres titres comme le rock Gotta Get the First Plane Home ou Till The End Of The Day rappellent l'année 1964... Surtout ce dernier qui servit de single à l'album (avec en face B le très vocal et très bon Where Have All The Good Times Gone, au refrain imparable) et qui ressemble à une variante d'All The Day And All Of The Night, le riff saturé en moins. De même le riff assez aigu (le son de guitare de l'époque là encore) et la voix éraillée de Ray sur What's In Store For Me ou le court solo de guitare de You Can't Win nous ramènent dans le rock anglais de l'époque... Sans être aussi transcendant que peut parfois l'être la concurrence en 65 (My Generation, I Can't Get No Satisfaction), mais très plaisant. A défaut d'être totalement indispensable.

 

Cependant, la galette est un album de transition entre les deux premiers très rock et les perles pop qui vont suivre. On retrouve quelques éléments ici qu'on ne trouvait pas auparavant. Le plus flagrant est probablement l'introduction d'un piano dans la musique des Kinks sur certains des titres de l'album (Milk Cow Blues ; I Am Free ; I'm On An Island surtout ; It's Too Late ; You Can't Win). Le piano est ici tenu par Nick Hopkins, qui fut aussi pianiste à l'occasion chez les Stones ou chez Jeff Beck ( The Jeff Beck Group - Truth (1968) ). Un piano qui sert à agrémenter la très belle pépite rock Milk Cow Blues(qui est mon titre préféré de l'album), mais aussi à créer de petites chansons pop comme I'm On An Island.

 

C'est d'ailleurs cette chanson qui est probablement la plus marquante de l'album à mes yeux avec le titre d'ouverture. Dans un tout autre registre d'ailleurs. Car ici, c'est une guitare douce et le piano qui dominent, et la voix de Ray perd son caractère éraillé pour se faire plus suave comme sur les albums futurs... On retrouve aussi une composition de Dave Davies, I Am Free, qui est superbe et très pop. Très en dessous du joyau Death Of A Clown que Dave composera deux an plus tard, mais un tire qui demeure très agréable quand même.

 

Une phrase qui pourrait s'appliquer d'ailleurs à l'ensemble de The Kink Kontroversy. Un album loin des joyaux à venir (notamment Face To Face l'année suivante), mais qui reste très sympathique. A mi-chemin entre le rock électrifié du départ qui a fondé le garage-rock et des délices pop pastoraux de Village Green Preservation Society... Comme tous les albums de transition il n'est donc pas aussi brillant que ce qui l'entoure, mais possède ce charme hybride propre qui en fait une œuvre un peu à part. Par forcément idéal pour découvrir les Kinks, mais tout à fait plaisant pour un amateur du groupe ou de rock des années 60.

 

14/20 (NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)
 
Moi-même. 

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commentaires

Z
<br /> Comme tu dis, on est loin des grands albums de ce groupe mais la qualité est en hause par rapport aux précédents.<br /> <br /> <br />
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