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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 14:46

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/d/d1/Plasticbeach452.jpg

 

Tracks : Orchestral Intro ; Welcome to the World Of Plastic Beach ; White Flag ; Rhinestone Eyes ; Stylo ; Superfast Jellyfish ; Empire Ants ; Glitter Freeze ; Some Kind Of Nature ; On Melancholy Hill ; Broken ; Sweepstakes ; Plastic Beach ; To Binge ; Cloud of Unknowing ; Pirate Jet

 

A la dérive... Après le magnifique Demon Days, beaucoup pensaient que Gorillaz était mort. Groupe éphémère qui disparut avec la mort de la guitariste (virtuelle) Noodle, à la fin du clip d'El Manana. Après cela, plus de nouvelles... Jusqu'à ce que Murdoc ressurgisse. Murdoc, ténébreux bassiste du groupe, qui avait trouvé refuge dans un lieu à la dérive. Une ile située au point le plus éloigné de toutes les cotes, seule au monde et unique, car constituée uniquement de plastique. Déchets des uns qui allaient faire le bonheur des autres... Car c'est dans ce nouveau refuge, nommé Plastic Beach qu'il allait trainer 2D, alter ego virtuel et résigné du réel Damon Albarn, pour mettre au point le troisième album du groupe. Noodle morte et Russell écarté, Murdoc décide donc de fabriquer un cyborg pour remplacer l'ancienne guitariste, et décide d'ouvrir l'univers de Gorillaz à tous les vents... Jusqu'à même convier Bruce Willis à venir faire une course poursuite haletante dans le désert pour le clip du magnifique Stylo, premier single de l'album. Et c'est à la suite de ce single qu'on suit le bateau qui nous mène à Plastic Beach... Une croisière agréable?

 

Passée une jolie introduction orchestrale, nous sommes accueillis par une voix inhabituelle sur la plage de Plastic Beach : celle de Snoop Dogg. De tous les rappeurs présents ici, c'est probablement celui qui a le phrasé qui me plait le plus, et qui s'adapte le mieux à mon goût à l'univers de Gorillaz. Le son est rêche (adieu la production très fouillée de Danger Mouse, Plastic Beach est auto-produit), la chanson un peu étrange, mais on s'accoutume vite aux effluves étranges du lieu. Néanmoins la suite ne me convainc pas. Car le plastique de la plage est très imprégné de hip-hop, chose beaucoup plus visible sur cet album que dans les autres albums de Gorillaz. Et si la première partie de White Flag qui fait intervenir l'orchestre national de Syrie est absolument superbe, l'autre moitié du titre ne me plait pas du tout... Idem pour Superfast Jellyfish, trop typé hip-hop pour réellement me convaincre. Et quelques titres présentent des sons étranges, très synthétiques qu'on retrouve aussi sur Gorillaz - The Fall (2010) , mais en plus soignés qu'ici à mon goût. Je suis en effet dubitatif sur Rhinestones Eyes, premier titre de l'album à ne recevoir aucun invité, mais qui propose un son synthétique très étrange, et assez déplaisant au final... Je me demande même pourquoi je le trouve déplaisant alors que j'ai adoré The Fall. Le problème est le même pour Glitter Freeze (qui accueille Mark E Smith), qui est totalement insupportable à mes oreilles au bout de deux minutes... Un départ laborieux donc, même si je salue la démarche ambitieuse et classe de tout ce recyclage musical. Les premiers récifs de Plastic Beach m'empêchent juste de totalement accoster dans cet univers.

 

Mais néanmoins depuis le large, je suis guidé par quelques sublimes lumières de Plastic Beach. Tout d'abord l'excellent single, Stylo. Pourtant à première écoute, j'étais dubitatif, comme beaucoup de monde je crois. Où étaient passés les merveilles de Feeling Good Inc ou Clint Eastwood? Mais c'était sans compter sans le génie absolu d'Albarn, et son ouverture musicale hors du commun. Et les relents dubs s'accordent parfaitement à sa voix (il est familier du style, cf la B.O. De 101 Reykjavik), et l'inclusion de la superbe voix soul de Bobby Womack. Un single qui fait à nouveau honneur à la réputation de Gorillaz, un des meilleurs groupes de ces 10 dernières années à ce niveau pour moi. L'autre phare qui me permet d'éviter les récifs de ce début d'album est pour moi Empire Ants. On y retrouve le groupe suédois Little Dragon pour un voyage apaisant au dessus de cet océan pollué. La première partie du titre est absolument aérienne et superbe, et on se laisse dériver derrière le voix et la mélodie planante, comme si on suivait un majestueux albatros... Et lorsque retentissent les sonorités artificielles mais superbes (contrairement à Glitter Freeze) de la seconde partie, je me dis qu'enfin je foule le sol de cette plage de plastique qui miroitait sous mes yeux depuis 7 titres. Et à l'exception de Glitter Freeze justement, c'est en effet le cas.

Car si la première partie de l'album me laissait au large, car trop typée hip-hop à mon goût (ce qui est purement personnel, car je pense ce début d'album très bien léché, mais je ne l'aime pas), le cœur de l'album me fait véritablement chavirer. C'est l'enchainement Some Kind Of Nature/On Melancholy Hill/Broken qui me fait définitivement entrer dans le monde de Plastic Beach. Some Kind Of Nature est probablement la première collaboration sur laquelle j'ai sauté, lorsque j'ai vu qui Murdoc avait invité... Lou Reed en personne. Bien sur, au final le titre n'est probablement pas si merveilleux, mais ça fait tellement plaisir de voir Lou Reed prendre part à un tel projet... Le titre est très facile à mémoriser, et est bon. Mais On Melancholy Hill est encore meilleure... Signée seulement du groupe (de Damon Albarn donc), c'est tout simplement la plus belle chanson de l'album et surement une des trois meilleures de Gorillaz. Le single pop de 2010? Probablement, tant ce morceau est accrocheur, rêveur et sublime. Comme un coucher de soleil sur une plage de plastique... Impression renforcée par le tout aussi rêveur Broken où là encore le groupe sans autres collaborateurs (chose rare sur l'album, seules 4 chansons n'ont pas d'invités), nous laissent gisant sur la plage, brisé par la rêverie. Quelle voix...

 

Une rêverie alanguie dont même le vraiment très hip-hop (et assez racoleur?) Sweepstakes ne parvient pas vraiment à me sortir. Le titre ne me plait cependant pas outre mesure. Mais c'est alors qu'un nouveau casting de rêve apparaît pour le titre éponyme. Mick Jones et Paul Simonon. Guitariste et bassiste des Clash, qui viennent jouer ensemble aux cotés de Damon Albarn. Tout comme pour Lou Reed, le titre aurait surement pu être mieux (même si Some Kind Of Nature est meilleure que la juste honnête Plastic Beach à mon goût), mais l'affiche se suffit presque à elle-seule... A l'exception du très beau Cloud Of Unknowing illuminé par l'organe élastique de Bobby Womack, cette fin d'album laisse d'ailleurs cette impression d'honnêteté douce et plaisante mais un peu moins brillante que le reste. Le plus gros regret finalement c'est que Cloud Of Unknowing ne conclut pas l'album, alors que Jet est quand même assez inférieure.

 

Impression donc un peu mitigée pour ce conglomérat de musique et de sons qu'est Plastic Beach. L'album quelque part force le respect, pour son ouverture d'esprit, son nombre incroyable de collaborations (12 titres), et toutes ces voix qui se succèdent. Car Plastic Beach est un album de voix, tantôt soul, tantôt hip-hop, tantôt rock, tantôt électro... Un melting pot étrange et sur réel qui ne marcherait pas avec tous les groupes. Mais Gorillaz réussit en partie le pari (voir en totalité selon les avis). Pour moi, trop de hip-hop me rebute. La démarche est très belle, mais malheureusement, ça ne me séduit pas. Néanmoins il y en a pour tout le monde ici, et On Melancholy Hill ou Broken raviront aussi les fans de pop plus conventionnelle. De quoi choisir son sac en plastique donc, à défaut de tout prendre...

13/20 (NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)
 
Moi-même.

 

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