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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 23:07

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/5/54/Saucerful_of_secrets2.jpg


Tracks : Let There Be More Light ; Remember A Day ; Set The Controls For The Heart Of The Sun ; Corporal Clegg ; A Saucerful Of Secrets ; See-Saw ; Jugband Blues

 

La route se poursuit pour les membres de Pink Floyd après leur superbe premier album ( Pink Floyd - The Piper At The Gates Of Down (1967) ). Mais si le succès commence à venir dans cette Angleterre vibrant au rythme de son propre psychédélisme (après tout les Beatles n’ont-ils pas ouvert la voie avec Revolver et Sgt Pepper’s ?), le membre fondateur Syd Barrett commence à sérieusement disjoncter et à perdre les pédales du vélo qui concluait le premier album. Le créateur de See Emily Play n’a pas son pareil pour écrire des singles psychédéliques percutants, mais aussi pour se gaver de LSD. Et peu à peu son esprit le quitte, faisant ressortir sa paranoïa, sa peur des concerts, et son manque d’envie de jouer de la musique. Les trois autres membres en viennent donc à chercher un autre guitariste pour épauler Syd en concert et en studio. Si le nom de Jeff Beck a un moment circulé, c’est finalement David Guimour qui finit par intégrer le groupe. C’est un ami proche de Syd Barrett (il l’épaulera pour ses deux albums solo à venir), et comme les autres membres du groupe, il vient de Cambridge. Pink Floyd sera donc une formation à 5 membres le temps de cet album. Est-ce suffisant pour être à la hauteur du mythique premier album du groupe ?

 

Let There Be More Light nous introduit immédiatement dans un univers de science fiction proche du premier album. Le titre composé par Waters commence par un entêtant solo de basse et un orgue psychédélique à souhait. Néanmoins la voix de Rick Wright sur les couplets et celle de Gilmour sur le refrain donne un aspect un peu bizarre à la chanson, qui n’est du coup pas tout à faut aussi extraordinaire que prévu pour moi. Il y a malgré tout une belle partie de guitare assurée par Gilmour à la fin du titre, lui donnant ce coté spatial très psychédélique et un peu flippant. Une belle entrée en matière.

 

Remember A Day porte par contre plus la marque de Rick Wright au niveau de la composition, avec son style assez calme et planant, loin du psychédélisme cauchemardesque de Barrett ou Waters. J’aime pourtant bien ces compositions en général (le fabuleux Us and Them du Dark Side Of The Moon), mais cette chanson reste cependant assez anodine voire insipide au milieu de l’album. La seule curiosité qu’elle doit présenter est la collaboration entre Gilmour à la guitare électrique et Barrett à l’acoustique, chose très rare chez Pink Floyd.

 

On renoue par contre avec le psychédélisme un peu oppressant sur Set The Controls For The Heart Of The Sun. Le titre composé et chanté par Waters s’inspire de poésies chinoises pour mieux nous plonger dans un univers très sombre, où le riff de basse se répète à l’infini, et où l’orgue de Rick Wright nous fait voyager. Les chants d’oiseaux et les percussions orientalisantes accentuent cette impression de voyage oriental, et on a clairement affaire à un des meilleurs titres de l’album. Il est encore meilleur en live en plus (une version sympathique est trouvable sur Ummagumma, et elle se trouve sur pas mal de bootlegs de l’époque).

 

Corporal Clegg conclut la première face sur un délire digne d’un Sgt Pepper’s qui a gravement abusé du LSD. Le kazoo est à l’origine de la sonorité enfantine du titre composé par Waters, mais il faut bien reconnaître le coté assez insupportable de cette chanson. On retrouve Nick Mason au chant sur les couplets (ce qui est presque unique chez Pink Floyd à part sur One Of These Days sur Meddle) sur ce titre qui porte clairement la griffe de Waters (thème de l’antimilitarisme). Très dispensable à mon goût néanmoins…

 

C’est le titre éponyme, A Saucerful Of Secrets qui nous accueille sur la face B. Le morceau est très long (presque 12 minutes), et est extrêmement planant. 4 mouvements sont discernables dans ce titre : Le calme Something Else, le fou Syncopated Pandemonium, le menaçant Storm Signal, et finalement le doux et calme Celestial Voices. Le titre est très progressif, à la fois puissant et délicat, et pour sur on tient là aussi un des meilleurs morceaux de l’album, et un des fers de lance du Floyd en concert pour les années qui suivirent (là encore cf Ummagumma).

 

See-Saw introduit un peu de mellotron pour un morceau qui n’est pas sans rappeler King Crimson - In The Court Of The Crimson King (1969) . Délicat après le long A Saucerful Of Secrets, mais rien d’exceptionnel non plus de la part de Wright.

 

Et c’est Syd Barrett qui vient conclure cet album avec Jugband Blues. Il est seul au chant et à la composition et nous livre un morceau fracassé de mélancolie, qui laisse éclater une certaine forme de folie avec les cuivres qui apparaissent vers le milieu du titre. Le titre est mélancolique et un peu dingue, loin des délicats singles psychédéliques livrés par Barrett (Arnod Layne, See Emily Play), et là encore on peut sentir une certaine influence de Sgt Pepper’s. Cependant le titre est bien, mais n’est pas le meilleur de Syd avec le Floyd. Je lui préfère Vegetable Man dans la même période…

 

Et c’est un peu le problème de cet album charnière de Pink Floyd. L’influence de Syd s’estompe déjà très clairement, comme s’il avait déjà tout donné pour The Piper At The Gates Of Down, et les autres musiciens tâtonnent à la recherche de leur style. L’album est donc assez dingue, n’a pas très bien vieilli, et certains morceaux sont vraiment très dispensables. Mais restent 3 bons morceaux du space-rock que le groupe jouera par la suite : Let There Be More Light, Set The Controls For The Heart Of The Sun et A Saucerful of Secrets. Tandis que Syd sera évincé du groupe, le désormais quatuor poursuivra encore plus loin dans le délire (Ummagumma), avant de peu à peu trouver sa voie avec Atom Heart Mother et Meddle… A Saucerful Of Secrets est donc un album un peu errant sur la voie menant du premier album au fabuleux Dark Side Of The Moon. A réserver aux fans !

 

12/20 (NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)

 

Moi-même.

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commentaires

K
<br /> Imparable, l'un des 3 plus grands disques du Floyd !<br /> <br /> <br />
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