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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 18:42

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“Play it loud”. Depuis ce concert annulé d'Alençon, The Jim Jones Revue et moi avions un compte en suspens. Ma virée avec mes 3 compagnons d'infortune ([Concert] The Jim Jones Revue Alençon 05/10/11) en terres normandes avait virée au fiasco lorsque le groupe avait été obligé d'annuler son concert parce qu'il jouait trop fort. Le genre d'excuse plutôt difficile à avaler. Un match retour s'imposait donc. Lorsque j'ai vu que le groupe revenait à Orléans le 2 février, j'ai donc vu le moyen de pouvoir régler mes comptes avec la réputation scénique prestigieuse de Jim Jones Revue. La (dream) team vaincue à Alençon, réunie à nouveau (à un membre près), nous voilà à l'assaut de l'Astrolabe d'Orléans. Bien décidés à prendre une sacré ration de rock n roll. Thermomètre bloqué à -7°, revanche d'Alençon... Il fallait vraiment que The Jim Jones Revue brûle tout sur son passage pour nous convaincre hier soir.

 

C'est The Feeling Of Love, trio venu de Metz qui était chargé de réchauffer l'ambiance. Postulat de base difficile vu la température qui régnait sur Orléans. Mission qui pour moi, a d'ailleurs été un échec. Le trio, composé d'un guitariste/chanteur, un batteur et un synthé, joue un blues-rock garage très années 2000 (White Stripes ; Black Keys ; Kills), mais mélangé aux sonorités eighties du synthétiseur pour donner des morceaux longs et très répétitifs. Le postulat de base aurait pu être intéressant... Mais m'a très vite déplu. Je ne suis déjà pas de base un fan de rock garage. Et je déteste en général le son du synthé. Ce qui n'a pas loupé de me souler ici. Cet instrument vampirisait en plus considérablement le spectre sonore hier soir. Et les sonorités m'étaient particulièrement désagréables (beaucoup de jeu sur les infrabasses). De même le jeu de guitariste, probablement volontairement répétitif (et enterré dans le son) ne m'a pas plus emballé. La puissance de frappe du batteur était certes impressionnante, mais ce n'était pas suffisant pour me convaincre. Le coté transe répétitive, l'absence de jeu de scène et le synthé ne m'ont pas convaincu. Avis partagé par un autre de mes compagnons de voiture. Par contre, les deux autres ont aimé. Je pense qu'il fallait rentrer dedans. Je ne suis pas rentré dedans, dommage.

 

Pour les découvrir c'est ici : link

Le temps d'une bière réglementaire, et la lumière s'éteint. L'heure du verdict. Le groupe arrive. Soudé. Remonté à bloc. Pas de chichis, pas de présentations. Mais d'entrée de jeu, du son. Du très gros son. A un volume tout à fait convenable d'ailleurs (voire même confortable). L'agression sonore n'était pas pour ce soir? Pas si sur. Car en l'espace de deux morceaux (Rock N'roll Psychosis ouvrant le feu dans mon souvenir), la cohésion et la puissance du groupe a raison de nous. Le show sera ardent, voire brulant. « Rock n'roll will never die » chantait Neil Young en 1977. Promesse tenue en 2012 par The Jim Jones Revue. Les musiciens (tous la quarantaine), semblent issus des années 50. Look à la Little Richard pour le pianiste Henri Herbert, banane à la Elvis pour le guitariste Ruppert Orton, look d'un membre des Cramps pour Nick Jones à la batterie... L'attirail est là. Mais le plus impressionnant, c'est probablement Jim Jones lui-même. D'emblée sa voix se fait rauque, puissante et déchirée comme en studio. Pas d'échauffement, rien. Engagement total. On ne fait pas de préliminaires chez ces gens là. Et pourtant sa voix sait aussi se faire suave lors des moments les plus sexuels. Car le son de Jim Jones se nourrit dans la même ambivalence qui faisait le charme des Cramps 30 ans plus tôt. La puissance du rock n'roll originel (mélangée avec la violence du son garage des Sonics), sans oublier sa connotation sexuelle. Dans la plus pure tradition des plus grand frontmen du rock d'ailleurs (Elvis, Iggy Pop, Mick Jagger). J'ai rarement vu un leader aussi charismatique que lui. Voix et jeu de guitare impeccables, mouvements lascifs, invectives au public (say yeah!), jeu avec les filles du premier rang... En quelques morceaux incendiaires l'affaire est pliée. C'est d'ailleurs le morceau Burning Your House Down joué en 3 ou 4ème position qui achève définitivement de mettre le feu aux poudres. La tension ne se relâchera plus, et le public orléanais restera bouillant jusque la fin (ce qui mérite d'être salué, on voit rarement ces choses là en France).

Il faut dire que le groupe ne ménage pas ses efforts et que les chansons sont encore plus implacables en live qu'en studio. Shoot First, Elemental (que Jim Jones fait scander au public), Rock n'roll Psychosis sont des brulots ardents. Le groupe décide d'ailleurs de surprendre le public ce soir, et joue 7 nouvelles chansons issues du nouvel album à sortir. Privilège rare, même si bien sur il est difficile de se faire un avis très tranché sur ces nouveaux morceaux... Dans l'ensemble ils ont l'air très surprenants, avec un tempo plus ralenti que ceux issus des albums précédents, tout en ayant une puissance et une lourdeur impressionnante. Comme dit Thibault des Paper Plane qui m'accompagnait « ça joue moins violemment, mais chaque coup de grosse caisse te scotche ». La voix et le charisme de Jim Jones font le reste. Sur scène les nouveaux morceaux tranchent un peu, mais ne font pas retomber la température pour autant.

Trop vite, la lumière s'éteint. Fin du show? C'est sans compter sur la générosité du groupe. Car forcément, rappel il y a. Mais pas d'un ou deux morceaux non. Le groupe repart pour quatre ou cinq morceaux en entamant avec un Hey Hey Hey Hey piqué chez Little Richard absolument monumental. Le pianiste est à la hauteur du look qu'il arbore. Le groupe jouera d'ailleurs une autre reprise lors de ce premier rappel, en interprétant une chanson de Jeffery Lee Pierce en solo. Chanson que l'ancien leader du Gun Club n'avait d'ailleurs jamais enregistré sur aucun album (le groupe l'a trouvé sur une démo). C'est dire la passion qui anime ses gens... Et il y avait de la passion et de l'amour mélangés à la sueur lors de ce concert. Lorsque le groupe quitte à nouveau la scène, on se dit qu'un titre manque à l'appel. Deuxième rappel. Princess & The Frog. Il était inimaginable que le groupe quitte Orléans sans jouer ce titre. Chose faite. Jim Jones nous demande de tout donner. Contrat conclu. Le groupe et le public donnent tout sur ce missile surchauffé à blanc qu'est Princess & The Frog. De quoi définitivement nous lessiver...

Fin de la grand messe. La lumière est rallumée. Les oreilles ne sifflent même pas, mais les corps sont fatigués. De cette saine fatigue qui dit « Putain mec on s'est bien éclaté ». Phrase qui pourrait tout résumer d'ailleurs. Mais le groupe vient ensuite à la rencontre de ses fans, le temps de faire des photos, de signer des autographes (l'occasion pour moi de faire signer mon deuxième vinyle du groupe) et de discuter un peu. Ces bad boys prêts à tout détruire 10 minutes plus tôt se révèlent des gens délicieux et adorables avec leur public. Il s'excusent encore quand on leur dit qu'on était au concert annulé d'Alençon. Le batteur nous reconnaît même... On lui dit qu'on sait que ce n'est pas de leur faute, et que le concert de ce soir pardonne tout. Le rock dans tout ce qu'il a de plus beau.

-7° degrés au thermomètre à la sortie sur Orléans. Mais on s'en fout. On a vu Jim Jones Revue. Et rien que ça, ça vous réchauffe pour un sacré bout de temps. Alors s'ils passent prêt de chez vous, même s'il neige, foncez y. On ne vous garantie pas la facture d'électricité par contre.

Moi-même.

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commentaires

J
J'ai leur album "Burning..." et je dois dire que çà fait longtemps que je n'avais pas entendu un groupe aussi radical (The Lords of Altamont, peut-être...)
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