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19 août 2010 4 19 /08 /août /2010 15:17

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/b/b4/Goodbye_album.PNG

 

Tracks : I’m So Glad ; Politician ; Sitting On The Top Of The World ; Badge ; Doing That Scrapyard Thing ; What a Bringdown ; Anyone For Tennis

 

Dès le départ, Cream est un groupe dans lequel les tensions entre les musiciens sont très fortes. Les trois stars qui composent le groupe (Eric Clapton à la guitare, Jack Bruce à la basse et Ginger Baker à la batterie) ont en effet un caractère bien trempé et sont conscients de leurs talents respectifs. Pourtant malgré ces tensions, le groupe tiendra 3 ans, et enregistrera un trio d’albums remarquables, dont  Cream - Disraeli Gears (1967) est probablement mon préféré. Mais après un Wheels of Fire tout aussi bon (voire meilleur aux yeux de certains) mélangeant le live et le studio, la messe semble dite. Eric Clapton vient de découvrir la musique de The Band, et veut à présent se réorienter dans une voie musicale similaire. Les tensions entre Ginger Baker et Jack Bruce finissent par avoir la peau du groupe en 1969. Eric Clapton en profitera même pour emmener Ginger Baker avec lui dans son nouveau groupe, Blind Faith. Mais avant de se séparer définitivement, la maison de disques leur fait sortir un dernier album, fort justement intitulé Goodbye. Composé de morceaux studios qui n’avaient pas trouvés leur place sur les albums précédents et de 3 morceaux live, l’album suit sommairement le même principe que Wheels Of Fire. Mais cela suffit-il à faire des adieux réussis ?

 

I’m So Glad nous accueille. Comme les trois premiers morceaux de cet album, celui-ci est pris en live le 19 octobre 1968 au forum de Los Angeles. Le titre est une reprise de Skip James (qui date à priori des années 30) que Cream avait rendu populaire dans son premier album Cream - Fresh Cream (1966) . C’est aussi le titre le plus long de cet album (même s’il ne fait « que » 9 min13), et il ouvre le feu avec la puissance de la guitare de Clapton et par la furie de la machine rythmique Bruce/Baker. Ces deux là ne s’entendaient pas dans la vie, mais une fois sur scène, quel duo… Ils offrent une structure parfaite pour que Clapton nous enivre de sa guitare complètement lâchée ici. Ceci étant, si vous avez déjà écouté Wheels Of Fire, ce titre n’est pas méga innovant non plus et ne vaut pas Spoonful… De plus je trouve le chant et surtout les chœurs un peu limite ici. Un bon morceau live pour ouvrir cet album donc, même si on est en terrain connu.

 

On enchaine sur un titre du trio, en l’occurrence Politician, issu de la partie studio de Wheels Of Fire. Le titre est composé par Jack Bruce (aidé de Peter Brown pour les paroles), et au risque de paraître cliché, je trouve que le rythme de ce titre est son point fort, et notamment sa progression à la basse. Tout amateur du trio ne sera pas dépaysé avec ce morceau live tout à fait convaincant (même si moins fulgurant qu’I’m So Glad ou les titres de Wheels Of Fire).

 

Retour au blues pour conclure la partie live (et entamer la face B du vinyle) avec Sitting On The Top Of The World. Le titre provient de la partie studio de Wheels Of Fire là encore, et la guitare de Clapton est ici des plus convaincantes… La rythmique reste par contre elle assez basique à mes oreilles, mais elle permet à Clapton de nous livrer la meilleure performance de guitare de l’album, ce qui n’est déjà pas si mal.

 

Badge entame par contre la partie studio de l’album de la plus belle des manières. On retrouve deux invités sur ce titre avec le producteur Felix Pappalardi au piano et mellotron (qui donnent une touche très douce et planante à ce titre) et « L’Angelo Misterioso » à la guitare rythmique (c’est ce qui est écrit sur la pochette du vinyle). En fait il s’avère que ce L’Angelo Misterioso cache en fait Georges Harrison, grand ami de Clapton (c’est lui qui l’invitât pour jouer le solo de While My Guitar Gently Wheeps sur le White album des Beatles). Le titre est très doux avec ce piano qui l’emmène, et nous offre des parties de guitares époustouflantes, même si éloignées des blues psychés puissants que jouait le groupe a ses débuts. Probablement le titre le plus marquant de ce Goodbye, et un dernier classique pour Cream avant de se séparer !

 

On poursuit avec Doing That Scrapyard Thing, qui musicalement n’est pas génial, mais qui en plus est totalement gâché par le chant de Jack Bruce qui chante dans une voix de fausset absolument ridicule. Et désagréable en plus.

 

What a Bringdown est probablement un peu meilleure, mais il faut bien avouer que là encore, le titre n’est pas folichon. On ne trouve pas vraiment ce qui fait la force de Cream (la rythmique n’est pas très prenante ici, la guitare est quasi inexistante), et le chant n’est pas très convaincant. Certes le piano est énergique, mais ça ne suffit pas vraiment à faire de ce morceau un bon titre…

 

Les versions cd proposent en bonus tracks Anyone For Tennis qui rallonge un peu la courte durée initiale du vinyle (30 minutes) sur une note des plus champêtres. On y entend en effet du violon et de la flute et la guitare de Clapton (qui compose le titre avec Martin Sharp) se fait ici acoustique. Même Ginger Baker a ici troqué sa batterie contre des percussions qui doivent être des congas je pense. Le titre a en effet été composé initialement comme un single qui ne devait pas être présent sur l’album, et qui devait servir à la BO du film The Savage Seven. Beaucoup d’arrangements avec des cordes sont au programme ici, ce qui nous donne un titre assez éloigné de ce que Cream a pu faire, mais pas si mal pour autant. Ce n’est pas non plus extrêmement mémorable, tout de même…

 

C’est d’ailleurs l’impression que laisse ce Goodbye, il n’est pas mémorable. La partie studio est correcte, mais n’est pas non plus inoubliable ni extrêmement fougueuse, et j’ai écouté mieux de la part du trio en live (Wheels of Fire, le bootleg du concert du 10/04/68 à l’Oakland Coliseum Arena). Quant à a partie studio, certes il y’a Badge qui est très beau, mais le reste est composé d’un titre relativement anecdotique (Anyone For Tennis) et de deux titres franchement mauvais. On est vraiment loin des fulgurances de Disraeli Gears ou Wheels Of Fire donc. J’aurai pu mette la moyenne, mais même la pochette est hideuse (et cet air faussement enjoué alors que le groupe était séparé…). On a vu des adieux plus déchirants que ce Goodbye d'un intérêt assez limité.

 

09/20 (NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)
 
Moi-même.

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