Tracks : Neon Knights ; Children Of The Sea ; Lady Evil ; Heaven And Hell ; Wishing Well ; Die Young ; Walk Away ; Lonely Is The Word
Dimanche matin, 16 avril 2010 mourrait Ronnie James Dio, qui fut chanteur de Rainbow, Elf, du groupe portant son nom (Dio), de Black Sabbath et Heaven & Hell (groupe formé ses dernières années par lui, Tony Iommy et Geezer Butler de Black Sabbath). Le groupe porte d’ailleurs le nom du premier album du Sab où Dio apparaît. Dio en est venu à devenir chanteur de Black Sabbath après le départ d’Ozzy Osbourne en 1979. Black Sabbath était alors enfoncé dans une musique très décevante, et semblait appartenir à un autre temps, dépassé par la new wave of british metal, emmenée par des groupes comme Iron Maiden. La drogue avait eu raison de la collaboration d’Ozzy et des autres membres de Black Sabbath. Ronnie James Dio est donc appelé pour remplacer le mythique chanteur et livre avec les trois autres membres de Black Sabbath leur 9ème album, nommé Heaven And Hell. Dio impose son style vocal et ses textes sur cet album, mais réussit-il à nous convaincre, fans du Sabbath Noir d’Ozzy Osbourne ?
Neon Knight ouvre le bal avec un son de guitare qui d’emblée parait plus rapide et moins lourd que les albums historiques de Black Sabbath ( Black Sabbath - Master Of Reality (1971) ; Black Sabbath - Paranoid (1970) ). Dio impose aussi un style bien différent de celui d’Ozzy en donnant énormément de puissance au chant (chose qui manque dans le chant classique du Sab). C’est très entrainant et l’ensemble des musiciens semble bien plus concerné que sur les albums précédents dans ce Heavy metal pur et dur et très entrainant (un excellent solo d’Iommy ma foi !). On pense un peu aux groupes comme Iron Maiden, mais même si ça perd un peu de sa spécificité, c’est vraiment efficace !
Children Of The Sea nous fait passer à une intro acoustique vraiment jolie, avant que la chanson ne « démarre » vraiment. Le registre initial était plutôt sympa quand même, même si le rythme assez lourd du titre contraste bien avec la légèreté et la puissance de la voix de Dio. J’aime beaucoup la basse sur ce titre qui donne un groove assez puissant. Le son est d’ailleurs très propre sur cet album, et cette chanson en bénéficie particulièrement. Un bon solo nous ramène au thème de début, et je crois qu’on peut dire qu’on tient une des chansons que je préfère de cet album.
C’est la basse de Geezer Butler qui démarre Lady Evil. La progression de la basse est d’ailleurs pour moi l’argument principal de ce titre qui est je trouve un poil caricatural quand même. Pas désagréable pour autant, mais un poil caricatural, notamment dans le refrain.
Mais voici le morceau qui donne son nom à l’album Heaven and Hell. C’est clairement à mes yeux la pièce de résistance de l’album, longue et puissante. Des chœurs, une place vraiment laissée à la voix de Dio qui en impose par sa puissance et son inventivité, une basse excellente, et un riff trouvé par un des guitaristes phares du métal qui semble avoir envie de montrer à la concurrence qui est le patron… Tout y’est, c’est propre, c’est net, et cette folle cavalcade de l’enfer au paradis (et inversement) est une belle tranche de métal, saignante et puissante à souhait. Indispensable.
Wishing Well parait forcément un poil plus fade, ne bénéficiant pas en plus d’une intro particulière. Le titre démarre très (trop ?) vite et garde ce rythme implacable tout le long (jolie prestation du batteur pour le coup), mais ne m’emballe qu’à moitié. Tout en restant efficace quand même.
Die Young bénéficie par contre d’une vraie intro, avec quelques claviers (joués par Geof Nicholls) et une guitare assez aérienne. Bien sur assez vite la guitare attaque de front, mais le morceau sait ralentir (aux alentours de 2 minutes) et reprendre comme il faut. Ca ressemble toujours un peu à la New Wave of British Metal, mais c’est efficace et plaisant.
Le riff de Walk Away me rappelle un peu AC/DC au départ, ce qui me fait toujours sourire. Bon le reste de la chanson a globalement assez peu à voir avec les australiens, notamment sur le rythme, un peu moins basique que chez ces derniers. Du classique, voir de l’archétype à nouveau sur ce titre, mais après tout, c’est peut-être la rançon du succès ?
C’est à Lonely Is The Word qui revient l’honneur de conclure, et je dois dire qu’on tient là le meilleur morceau de l’album depuis Heaven And Hell pour moi. Le rythme est lent mais puissant, et surtout Iommy nous livre probablement sa plus belle prestation de guitare de l’album. Un must donc pour conclure.
C’est toujours paradoxal pour moi de me dire que j’écoute Black Sabbath quand j’écoute Heaven And Hell. Le groupe est en effet dans une approche complètement différente de l’époque d’Ozzy Osbourne. Les « caractéristiques » du son Black Sabbath ne sont plus vraiment là. Les compositions sont moins lourdes, moins pesantes, les râles d’Ozzy ne sont plus là… C’est presque un autre groupe en fait qui se présente devant nous avec Dio derrière le micro. Alors bien sur je suis un adepte du Sabbath premier du nom. Sans hésitations aucune. Mais ce groupe emmené par Dio est quand même vraiment plaisant sur Heaven and Hell. Sa voix puissante colle très bien aux nouvelles compositions, qui lorgnent plus du coté du métal « classique » de l’époque, notamment pour moi du coté d’Iron Maiden, au moins dans l’esprit. La simplicité est plutôt de mise (exit certaines des expérimentations sonores qui avaient lassées Ozzy), mais l’efficacité aussi. Un album des plus recommandable donc, même s’il manque peut-être la petite touche originale et magique du groupe à ses débuts. Un grand chanteur nous quitte, mais nous laisse de beaux albums à écouter, dont Heaven and Hell fait partie…
15/20 NB : La note exprime juste le plaisir que j’ai ressenti personnellement à l’écoute, non pas une note de la technique musicale, ou même de la valeur réelle de l’album en général. Elle permet juste d’indiquer mon échelle de plaisir ressenti ici.)
Moi-même.
/fdata%2F3199346%2Favatar-blog-1114072454-tmpphpp4zw82.jpeg){kind=avatar}